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Pérou: Castillo arrêté, sa vice-présidente investie à la tête du pays

En l'espace de 24 heures, le Pérou aura changé de dirigeant politique. Destitué, puis arrêté au terme d'une procédure de destitution qui a porté ses fruits, le président péruvien Pedro Castillo a laissé son siège à sa vice-présidente, Dina Boluarte, investie à la tête du pays d'Amérique latine, coutumier des crises politiques, a annoncé l'AFP. 

Sortie de l'anonymat depuis la victoire en juillet 2021, l'avocate de 60 ans est devenue la première femme présidente du Pérou.

Entré en fonctions en juillet 2021, Pedro Castillo, 53 ans, a été "placé en état d'arrestation", a annoncé à la presse la procureure Marita Barreto, après la publication par l'administration judiciaire d'images montrant l'ancien chef de l'État assis dans un fauteuil et entouré de procureurs et de policiers. Par ailleurs, une source judiciaire a précisé à l'AFP qu'une enquête pour "rébellion", après sa tentative de dissolution du Parlement, avait été ouverte contre le président déchu, qui n'aura dirigé le pays que dix-sept mois.

Sa destitution pour "incapacité morale", retransmise en direct à la télévision, a été approuvée par 101 des 130 parlementaires, dont 80 dans l'opposition. Dans un effort de dernière minute pour tenter une nouvelle fois d'échapper à la destitution, Pedro Castillo avait annoncé la dissolution du Parlement quelques heures seulement avant que ce dernier ne se réunisse pour débattre de son sort. 

Auparavant, l'ex-président avait déjà échappé à deux motions de destitution pour "incapacité morale" - qui avaient fait chuter deux présidents en exercice, Pedro Pablo Kuczynski (droite) en 2018 et Martin Vizcarra (centre) en 2020 -, dont la dernière a été déposée en mars 2022. Il lui était notamment reproché des crises ministérielles à répétition et la formation de quatre gouvernements en huit mois, fait inédit au Pérou.

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